La politique de santé trouve son fondement dans la Constitution sénégalaise ; par ailleurs la phase 2 du Plan Sénégal émergent (PSE) lancée fin 2018 comporte un axe spécifique sur le renforcement de l’accès aux services sociaux de base, dont la santé. Le PSE prévoit plusieurs priorités : améliorer l’offre et la qualité des services de santé, prévenir et lutter contre les maladies transmissibles et la santé materno-infantile, renforcer le dispositif de santé communautaire, et améliorer la gouvernance sanitaire (dont suivi-évaluation des politiques sectorielles et renforcement du système de surveillance médicale). 

Une minorité de la population bénéficie d’une couverture sociale pour la prise en charge de ses frais médicaux, à travers trois régimes existants : les régimes obligatoires, les régimes volontaires et l’assistance médicale. Pour réduire les inégalités d’accès aux soins, l’État sénégalais a lancé en 2013 un plan stratégique de développement d’une couverture maladie universelle (PSD-CMU 2013-2017). Ce plan comporte plusieurs volets : promotion et développement des mutuelles de santé, réforme de l’assurance maladie obligatoire, renforcement des dispositifs de gratuité existants (plan Sésame pour les personnes âgées, les femmes césarisées, etc.) et mise en oeuvre de la gratuité pour les enfants de 0 à 5 ans à compter d’octobre 2013. 

La réforme de la CMU prévoit une prise en charge par l’État de 50% de l’adhésion annuelle à la mutuelle (3 500 FCFA). Cette prise en charge s’élève à 100% pour les foyers les plus pauvres, bénéficiaires des bourses de sécurité familiale. Les consultations, hospitalisations, analyses et médicaments génériques dispensés dans les postes de santé, dans les centres de santé à et à l’hôpital sont pris en charge à hauteur de 80%. Les médicaments fournis dans les pharmacies privées sont pris en charge à 50%. Une agence nationale de la CMU a été créée, notamment avec le soutien de l’Agence Française de développement, et la réforme de la CMU devait s’accompagner d’une décentralisation du système de santé. Toutefois, certaines associations de la société civile constatent un faible taux d’enrôlement, des dysfonctionnements dans la mise en oeuvre et une méconnaissance du mécanisme par une grande partie de la population.