L’Éthiopie, pays de 110 millions d’habitants, a réussi en 15 ans à diviser par deux la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Dans le même temps, l’accès aux soins des femmes s’est grandement amélioré : deux tiers des femmes enceintes reçoivent des soins anténataux contre moins d’un tiers en 2000, et plus d’un quart des accouchements ont lieu dans un établissement de santé, contre seulement 5% seize ans plus tôt.

L’Éthiopie s’est concentrée, en premier lieu, sur la prévention et le secteur de la santé primaire en s’appuyant sur les agents de santé communautaire. Ces volontaires peuvent vacciner les enfants, réaliser le dépistage du paludisme et délivrer le traitement ou encore conseiller les couples sur la contraception. En Éthiopie, la santé communautaire s’appuie sur un réseau de 40 000 femmes ayant reçu une formation de 2 ans dans le cadre d’un projet soutenu par l’Amref, la première ONG de santé publique en Afrique. Pour l’État, l’enjeu de ce programme est à la fois de valoriser et autonomiser les femmes, améliorer leur niveau d’éducation mais aussi approcher plus facilement les femmes et les enfants. « Notre système de santé est tourné vers la famille car les femmes et les enfants sont les plus vulnérables aux maladies mais aussi face aux inégalités. Or ils sont le futur de notre pays », nous expliquait fin février le Dr Amir Aman, le ministre Ethiopien de la Santé.

En parallèle, l’État a investi dans la construction de postes et de centres de santé afin de rapprocher les soins de santé primaire au plus près des populations. Ces actions ont permis à l’Éthiopie de construire des fondations solides pour son système de santé.  Si bien qu’ils peuvent désormais investir dans l’innovation, en particulier pour améliorer la distribution des médicaments. L’Éthiopie s’est notamment lancé dans un grand projet d’autonomisation et d’informatisation du circuit de distribution des médicaments.

Conscient que la croissance économique et le développement de leur pays vont favoriser l’émergence de pathologies chroniques (diabète, hypertension, cancer…), l’Éthiopie anticipe et construit des hôpitaux tertiaires et développent des centres d’excellence pour prendre en charge ces maladies encore peu présentes sur le continent africain.