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Les engagements non tenus de la France pour la vaccination des enfants des pays pauvres – bilan de la réunion de l’Alliance GAVI à Bruxelles

By 22 mai 2014novembre 24th, 2020No Comments

L’Alliance GAVI, partenariat public-privé pour l’accès à la vaccination dans les pays pauvres, s’est réunie le 19 mai à Bruxelles pour lancer la phase de reconstitution de ses ressources pour la période 2016-2020.

L’objectif est de pouvoir vacciner 300 millions d’enfants entre 2016 et 2020 et 7,5 milliards de dollars seront nécessaires pour l’atteindre. Un engament fort des différents bailleurs est une condition indispensable au succès de ce programme.

Beaucoup a déjà été réalisé : en juin 2011, la communauté internationale s’était engagée à verser 4,3 milliards de dollars à l’Alliance GAVI afin de sauver la vie de 4 millions d’enfants. Cependant, certains bailleurs avancent plus vite que d’autres, il est donc nécessaire de rester vigilant. Grâce à notre Carnet de vaccination des bailleurs, nous suivons le respect de leurs engagements depuis 2011. A ce titre, la Suède, la Corée du Sud ou encore les Etats-Unis sont en bonne voie. Mais, sur 17 pays contributeurs, 3 doivent encore réaliser de sérieux progrès, dont la France.

En effet, notre pays s’est engagé à verser progressivement 1,2 milliards d’euros sur 20 ans à l’IFFIm (International Financing Facility for immunisation, dont les fonds sont utilisés par GAVI), en plus de sa contribution directe de 100 millions d’euros. Malheureusement sur ces derniers, 22 millions ne sont pas programmés. Ajoutés aux sévères coupes budgétaires annoncées affectant l’aide Publique au développement et plus particulièrement celle en santé, ces promesses non tenues font douter de l’engagement de la France en faveur du développement.

Patrick Bertrand directeur exécutif chez GHA, présent à la réunion de pré reconstitution, déplore ce bond en arrière :  » Il est inquiétant que la France et les institutions de l’Union Européenne ne respectent pas leurs promesses de dons ou qu’elles ne soient pas assez ambitieuses. Le gouvernement français ne doit pas se servir de la crise économique comme prétexte pour baisser les budgets d’aide extérieure et mettre fin à des programmes qui sauvent des vies. »
Un constat corroboré par Clarisse Loe Loumou, pédiatre et Vice-présidente de l’ONG alternative Santé au Cameroun :  » Les professionnels de santé et les acteurs de terrains sont bien conscients des difficultés financières rencontrées par de nombreux bailleurs. Mais derrière l’allègement d’une ligne budgétaire opéré depuis les capitales européennes, c’est l’avenir de millions d’enfants que l’on met en jeu : la France et l’UE doivent demeurer pionnières dans le combat pour l’accès aux soins pour tous « .

La France, dont l’aide au développement a su prouver son efficacité, ne doit pas renier ses engagements et rester leader en matière de santé globale.