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Les députés champions de l’Aide publique au développement tirent des conclusions contrastées du quinquennat après cinq années de mobilisation

By 27 février 2017juin 13th, 2023No Comments

Le 15 février, Action Santé mondiale co-organisait avec Action Contre la Faim, CARE, ONE et le député Jean-Marie Tétart l’événement « un Parlement pour le développement » à l’Assemblée Nationale. A cette occasion, des député-e-s se sont réunis afin de dresser le bilan de l’action parlementaire durant cette mandature en matière de solidarité internationale.

Si la France ne respecte toujours pas son engagement d’allocation de 0,7% du Revenu National Brut (RNB) à l’aide publique au développement (APD) (l’APD ne représentera que 0,41% du RNB en 2017), force est de constater que les député-e-s ont joué un rôle déterminant, ayant permis d’endiguer les coupes systématiques opérées dans les budgets d’aide au développement et d’obtenir le retour de l’aide à son niveau de 2012.

Une mobilisation parlementaire efficace

Les député-e-s se sont en effet mobilisés de manière transpartisane, une coalition ayant fait preuve d’efficacité tout au long de la mandature. En s’exprimant d’une même voix, les député-e-s de différentes familles politiques ont pu peser davantage sur les décisions budgétaires. Parmi les principaux succès de l’action parlementaire se trouve l’augmentation des ressources de la taxe sur les transactions financières à la solidarité internationale : le taux de la TTF est passé de 0,2 à 0,3% et son affectation aux développement a été largement augmentée. Mieux dès 2018, les transactions intra-journalières entreront dans le giron de la TTF, qui pourrait permettre de dégager de nouvelles ressources pour l’APD.

Des combats à poursuivre

Toutefois, les parlementaires présent-e-s ont déploré deux résultats de la mandature :

  • La baisse des crédits budgétaires (de l’ordre de plus de 20% sur cinq ans). Certains député-e-s ont appelé le prochain Gouvernement à mettre en place une feuille de route pour atteindre progressivement l’objectif de 0,7% du RNB d’ici 2022. Une piste d’action envisagée serait d’augmenter le budget consacré à l’APD de 5% par an.
  • La répartition géographique de l’aide, de plus en plus inégalitaire à mesure que la proportion des prêts augmente par rapport à celle des dons. Ainsi, les pays les plus pauvres ne peuvent avoir accès à l’aide dont ils ont pourtant le plus besoin.

Un engagement à approfondir pendant la prochaine mandature

Après cinq années de mobilisation sur les questions de solidarité internationale, trois pistes d’action pour la prochaine mandature ont également été discutées :

  • La nécessité de former rapidement les député-e-s à la technicité des questions relatives à l’APD française, afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées et engagées dès le début de leur mandat
  • Surveiller l’utilisation des ressources nouvelles alloués à l’APD grâce au dernier PLF, qui pourraient être détournées de leur objectif initial par des décrets non anticipés. Pour cela, il est nécessaire que les prochain-e-s champion-ne-s de l’APD continuent à exiger davantage de transparence sur la gestion de l’aide, et notamment sur les activités du Fonds de Solidarité pour le Développement (FSD)
  • Les citoyens français doivent être davantage éduqués sur l’importance de la solidarité internationale, et sur les enjeux qui en découlent

La campagne présidentielle : une fenêtre d’opportunité idéale pour renouveler les engagements internationaux de la France

Dans le contexte électoral actuel, chacun-e s’est engagé à pousser le-a candidat-e issu de sa famille politique à adopter publiquement une position ambitieuse et chiffrée sur l’APD. La solidarité internationale doit figurer en haut de l’agenda de la campagne présidentielle.

Pour suivre l’engagement des candidat-e-s sur ces enjeux, découvrez le comparateur de programmes réalisé par Action contre la Faim, Action Santé Mondiale, CARE France et ONE : http://aide-developpement-2017.org/