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A Genève, l’OMS et les Etats membres renouvellent leur engagement pour la nutrition

A l’Assemblée Mondiale de la Santé, les Etats membres ont exprimé leur soutien renouvelé à la lutte contre la malnutrition en approuvant la prolongation du plan de l’OMS pour la nutrition. Action Santé Mondiale salue cet engagement et appelle les Etats membres à le concrétiser en intensifiant leurs actions en faveur de la nutrition, et ce dans la lignée de leur mobilisation lors du sommet N4G de Paris. 

2025 : l’heure du bilan pour le plan nutrition de l’OMS

Le plan de l’OMS pour la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant, approuvé en 2014 et qui portait jusqu’à 2025, définissait une série de 6 cibles globales à atteindre pour la nutrition de tous et toutes. Alors que ce plan est arrivé à son échéance, une dure réalité s’impose : cinq des six cibles proposées n’ont aujourd’hui pas été atteintes. Pour l’une d’elles, portant sur l’anémie chez les femmes en âge de procréer, la situation s’est même aggravée et risque de toucher plus d’un tiers des femmes dans le monde dès 2025. 

Le constat est clair, en 2025, la malnutrition continue de fragiliser les systèmes de santé, de creuser les inégalités et de freiner le développement durable. Les efforts internationaux n’ont aujourd’hui pas permis d’avancer dans la lutte contre la malnutrition, résultat bien souvent d’une trop faible volonté politique.

Les conflits viennent également aggraver ce fardeau, provoquant la famine au Soudan et des urgences nutritionnelles dans la bande Gaza et au Yémen. Les chocs économiques et les conditions météorologiques extrêmes plongent également des dizaines de pays comme l’Afghanistan ou la Somalie dans des crises nutritionnelles dévastatrices. Face à ces crises, les Etats doivent s’engager concrètement et de manière coordonnée pour faire reculer durablement la malnutrition. 

Un engagement que les Etats doivent désormais concrétiser

Après une large mobilisation internationale au sommet N4G de Paris, où plus de 28 milliards d’euros ont été annoncés pour la lutte contre la malnutrition, et alors que les Nations Unies ont acté l’extension de la Décennie d’action pour la nutrition, l’AMS était une étape clé pour assurer une continuité avec les efforts engagés jusque là.

Si nombre d’Etats se sont aujourd’hui prononcés en faveur de l’extension du plan de l’OMS et des cibles mondiales, cet engagement reste insuffisant pour impulser de réels changements. Les Etats doivent continuer de placer la nutrition au cœur de leurs priorités nationales ainsi qu’ils se sont engagés à le faire à l’occasion du N4G. La concrétisation de ces engagements ne peut aujourd’hui se faire sans la sécurisation de financements durables pour la nutrition, c’est pourquoi nous appelons les pays à prioriser le financement de la nutrition, via notamment des mécanismes innovants tels que la taxation des produits gras et sucrés. 

Il revient également aux Etats de maintenir la nutrition haut dans l’agenda international, d’autant plus face à la régulière remise en cause du multilatéralisme. Nous souhaitons que la France s’engage dans ce sens en faisant de la nutrition une priorité de sa présidence du G7 en 2026 et de l’agenda du développement d’ici 2030.